vendredi 2 octobre 2009

LEÇONS DE VIE

Lors de ma première chute à vélo, j’ai dû me rendre à l’urgence de l’hôpital de mon quartier où je eus longtemps restée . Dès mon arrivée, et vis-à-vis la douleur, des pensées du genre récriminatoire émergeaient : pour quoi c'est à moi que cela a dû arriver, que j’aurais dû faire plutôt telle chose à la place, et alors je rate la Mauricie... etc.
Le temps écoula et un monsieur vint s’asseoir à mon côté. Il portait avec lui un gros sac de voyage et avait un visage souriant. Aussitôt arrivé et en regardant mes blessures il se dirige à moi et me demande pour ce qui m'était arrivée. Je lui demanda à mon tour sur cela qui l’emmenait à l’hôpital, puis il me parla de son genou. Parmi sa conversation aimable et toujours en ton de blaguer il fait en sorte que j'oublie mon bras. Les scènes de mon infortuné épisode revenant en tête à l’occasion, Gaston les saisissait à l’instant....il prenait ma bouteille d’eau et allait la remplir à la fontaine, ou me racontait une histoire...
-Aimez-vous lire?
-Oui.
-Moi aussi
. --Il sort de sa poche un petit pamphlet explicatif sur le fonctionnement de son cellulaire. Il m’explique qu’il l’a tout lu, en anglais et en français. Qu'à la page 3 on retrouve tout tout pour savoir comment enregistrer le message de bienvenue. Il a lu son petit livre à plusieurs reprises pendant son séjour avec sa sœur qui habite pendant l’été dans une caravane. Qu’il s’y fut rendu parce qu’il fut mis dehors de sa maison à Montréal. Je n’ai pas osé à demander les détails. Je me suis limitée à preter mon oreille. Il semblait vouloir partager son désespoir semi-caché. Un désespoir que peut-être il essayait de rendre moins dramatique en aidant les autres. Il n’a pas hésité à aider la dame en chaise roulante pour la déplacer jusqu’à l’accueil. L’infirmier l’avait déposait dans la salle d’attente, et une fois appelée par son nom la vielle dame se débâtait -sans résultat- pour bouger. Ce fut Gaston que de façon mécanique fit un saut pour la pousser.
À ces moments, je me suis sentie un peu égoïste. Maintenant je pense, que parfois on est tellement centrés sur nous-mêmes que nous oublions les besoins des autres, leurs malheurs, leurs tristesses. Tout le monde a une histoire, des moments difficiles à surmonter. Quand on ajoute un propos à nos vies, nos propres malheurs deviennent insignifiants, moins douloureux, et la vie semble nous sourire, tel que Gaston qui n’eut cessé de sourire pendant tout ce temps-là, même en sachant qu’une fois la nuit arrivée, il n’aurait peut-être, aucun endroit où aller.

3 commentaires:

Solange a dit…

Souvent à aider les autres on oublie nos propres malheurs, c'est une belle leçon à retenir.

herbert a dit…

Bonjour, Azuldelmar.
Belle leçon de vie, en effet.
Je pense comme Solange.
Bon dimanche pour toi.
Je tembrasse.

May a dit…

C'est beau. C'est une très belle histoire.