Lors de mon récent voyage en Uruguay, j'ai vécu de moments inoubliables qui m'ont clarifié sur certains aspects essentiels de la vie. Dans la démarche à la rencontre de moi-même, il fallait y aller, pour regarder les choses- cette fois- d'un angle nouveau. Ce que tu écoutes ce n'est pas moi, mais mon écho, dit Jorge Drexler, chanteur uruguayen, qui comme beaucoup d'autres a dû subir l'exil pour rester fidel à soi-même, en étant celui qui est. Drexler vit en Espagne ça fait quelques années, et c'est en Europe qu'il a trouvé la reconnaissance de son ouvre, d'après moi exemplaire. La sensibilité que se dégage de ses chansons, sa musique, la thématique abordée reste toujours dans l'intégralité de l'être, étant cette dernière - l'avouons ou pas- la raison de notre fragile vie. Notre vie, notre simple passage dans cette réalité que croyons être la seule, malgré qu'elle le soit juste pour nous démontrer ceux qui nous sommes et à partir de là nous donner l'opportunité d'atteindre ce qui nous voulons être.
Il y a un commun dénominateur dans chaque une de ses chansons : l’idée d’une interrelation sous-jacente dans tous les phénomènes, que le tout est relié pour une étrange raison que certains appellent coïncidence, mais que d’après moi c’est juste l’agir d’une loi infaillible : la cause et l’effet.
J’ai hésité entre la douleur, et « Se va, se va, se fue » (j’adore cette version), mais je choisie pour vous « Tout se transforme » :
Ton baiser s’est fait chaleur
La chaleur: mouvement
Après goutte de sueur, qui s’est fait vapeur, après vent.
Dans un coin de La Rioja (*), a bougé l’aile d’un moulin,
Tandis que le vin écrasé était bu par ta bouche rouge .
Ta bouche rouge dans la mienne
La coupe qui tourne dans ma main
Tandis que le vin versait,
J’ai su que d’un lointain coin, d’une autre galaxie,
L’amour que tu me donnerais
Transformé il retournerait, un jour pour te remercier.
Chaque un donne ce qu’on reçoit,
Après on reçoit ce qu’on donne,
Rien est plus simple, il n’y pas des histoires,
Rien se perdre, tout se transforme……
Le vin que j’ai payé avec l’euro italien
Qui avait été dans un wagon avant d’être dans ma main,
et avant ça en Torino,
et avant Torino en Prato,
où ils ont fait mes souliers, sur lesquels le vin tomberait.
Souliers que dans quelques heures,
je chercherai sous ton lit,
à la lumière de l’aurore,
à côté de tes sandales planes
achetées une fois en Salvador de Bahia,
Où à un autre tu avais donné l’amour, dont aujourd’hui je te retournerais….
(*) La Rioja, province argentine, reconnue pour l'excellence de ses vins.
3 commentaires:
Merci beaucoup, pour tout cet enchantement, Azuldemar.
oui, tout se transforme...rien ne se perd, rien ne se crée...
Et dans le texte que tu diffuses, il y a tant d'amour vrai.Rouge sang.
Bon week-end pour toi et les tiens.
Je t'embrasse.
Oui, c'est la sensibilité à fleur de peau, le texte simple mais transmetant un profonde sentiment de compréhension de la vie et l'amour. Je ressens beaucoup d'admiration pour les artistes, pour leur capacité de saisir le monde d'un point de vue tout à fait différente du reste des mortels. On devrait peut-être nous permettre devenir des artistes de temps en temps? Merci beaucoup de ton commentaire, j'apprécie tes mots. Passes une belle journée de samedi!!!
Oui, je pense que dans la vie, tout s'enchaîne même si nous n'en avons pas toujours conscience. Rien n'est purement ou radicalement inventé, c'est toujours rattaché à autre chose qui l'a déclenché. En cela, rien ne se perd: il y a toujours une bribe d'une chose qui engendre l'autre. Et la sensibilité de chacun gère ces passages.
Ce chanteur que tu me fais découvrir, a une grande sensibilté.
Bon week-end à toi.
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