Le lièvre et la tortue, fable de Jean de la Fontaine.
Je l’aurais déjà appris par cœur si les termes y utilisés n’auraient été si complexes. Le français n’étant pas ma langue maternelle, je me suis posé des questions, j’ai douté face à ces mots jamais entendus auparavant. Agnès, experte dans ces affaires, me dit : mais non, ça c’est du français antique.
Pour résumer : un longue texte à être « mémorisé » pour mon fils de 10 ans . Et je n’ai rien en contre de monsieur de la Fontaine.
Sauf que je ne suis pas trop partisane des choses imposées. Même à la maison je crois à la libre expression. Pourtant je ne vois pas l’avantage à apprendre les choses par cœur. J’admets aussi ne pas connaître beaucoup sur des techniques pédagogiques. Mais quand mon fils il arrive tout angoissé «parce que si on ne l’apprend par cœur (la fameuse fable) d’ici mardi on ne va pas à la classe de neige », ça mérite que je me mets en action. La classe de neige c’est une sortie qui les enfants font et dont ils attendent avec impatience depuis presque le début de l’année. Ils passeront 3 jours à Saint-Jean-Matta, à s’amuser dans la neige. Je comprends, peut-être la maîtresse doit suivre son programme. Mais, il n’y aurait pas une tranche de flexibilité dans l’exécution du plan?
Quand l'école est source d'ennuis chez les enfants, ça me rend triste et impuissante à la fois.
Les écoles alternatives ont un programme tout à fait différente, où l’autonomie, la spontanéité, les talents individuels sont considérés comme priorité. Et les devoirs ne sont jamais imposés.
La discipline est laissée un peu d’un côté ce qui peut faire craindre les parents, ou même le fait de savoir si nos enfants pourront atteindre le même niveau que les autres qui ont suivi l’enseignement « normal », une fois arrivés à la secondaire.
Le système de récompenses, je ne crois pas à ça. Je trouve drôle tous ces essais pour diriger le comportement de l’enfant sur la base des prix. Si tu es bon (d’après les critères que je t’impose) puis t’as le droit à telle chose. Si tu es mauvais (d’après égales critères) puis tu es puni.
Il faut bien apprend les mathématiques, la grammaire, etc. Mais à quel prix? C’est dommage que dans mon quartier il n’y ait en pas une école alternative. Je sais, ce n’est pas la perfection, mais ça supposerait peut-être un moindre décalage pour des enfants comme mon fils qui suivent des critères disciplinaires tout à fait différentes à la maison et à l’école.
De ma part, je l’aide à mémoriser sa fable, à laquelle il s'adonne firmemente :), en me sentant un peu coupable. Mais, je ne peux pas, non plus, le faire confronter à une réalité, que pour l’instant je ne peux pas changer.
Pour votre banque de mots:
commère: personne bavarde, qui parle trop
purger avec quatre grains d'ellébore: guérir de la folie
les renvoie aux calendes: les distances à un point tel qu'ils ne le rattraperont jamais
arpenter les landes:parcourir les champs.
Etc.
11 commentaires:
Moi je suis de la vieille école où on apprenait beaucoup de par coeur et je sais aujourd'hui que ce que l'on apprend jeune c'est ce qui reste gravé le plus longtemps dans la mémoire. Les fables c'est de la culture, tout comme les tables de multiplication, c'est utile. Combien de jeunes aujourd'hui ne savent plus compter à cause des calculatrices.
Well ! Je vais essayer de t’expliquer deux-trois petites choses ma chère Azul… Tu sais sans doute que le cerveau comprend deux sortes de mémoire : La mémoire immédiate et la mémoire à long terme. Ok ? Dans la petite enfance, les deux mémoires sont quasis inexistantes et elles se développent avec le temps jusqu’à un certain âge. Si l’on demande aux enfants de mémoriser des textes, quels qu’ils soient, c’est pour aider au développement de la mémoire à long terme. C’est vrai que cela peut paraitre stupide d’apprendre quelque-choses par cœur et de le recracher bêtement, mais c’est indispensable pour plus tard… Lorsqu’il sera capable de mémoriser quelque-chose, il pourra alors s’attaquer à plus compliqué : la compréhension et l’analyse. Savoir une fable de monsieur de la Fontaine, n’est pas important en soi… Ce qui compte c’est l’apprentissage du savoir-apprendre et de « l’effort ». Plus tard, lorsqu’il devra apprendre à faire une équation (abstraction) ou à faire une fiche de lecture (analyse), cette mémoire qu’il aura exercée pendant sa prime enfance lui sera bien utile !
Pour ce qui est du système de récompenses et de punitions, je pense qu’il est important dans les premiers temps… Tant que dure la maturation du cerveau. Plus tard, lorsqu’un système de valeur commence à s’installer, on devrait l’abandonner pour mettre à la place un autre système plus axé sur le gout de l’enfant et sur ses capacités propres.
Mais bon, je ne suis pas spécialiste ! D’ailleurs, je vais t’envoyer ma copine Mob, qui elle est une ancienne institutrice. Elle saura mieux que moi t’expliquer tout ça !
Besos !
Bonjour, Azul.
Mais,en France , les fables de La Fontaine s'apprennent par coeur...
Un peu moins, maintenant peut-être, mais ce n'est finalement pas sûr.
" Le lièvre et la tortue " est l'une des plus célèbres.
Alors, courage pour ton fils.
Et courage pour toi...
Parce que, tout de même, il faut qu'il comprenne ce qu'il apprend.
Et, en principe, c'est le rôle du maître.
Si, il y a des choses qu'il faut savoir "par coeur ".
On a eu quelquefois la faiblesse de ne pas le croire. On s'est trompé.
Bonne journée.
Je t'embrasse.
Merci les amis!
@Solange: quand j'étais petite fille on utilisait beaucoup ce méthode d'apprentissage. Et je n'ai rien retenu de tout ça. Sauf, bien sûr, les tables de multiplication parce que je les ai utilisé tout au longue de ma vie.
@Gwendal:Oui, l'effort comme tu bien le dis c'est important. Moi je suis fière de mon fils parce que ce week-end il s'est attaqué à l'apprendre :)
T'as raison, je ne connaîssais pas l'utilité dans tout ça.
C'est drôle, des fois j'ai l'idée que les enfants sont comme les petits animaux. Il faut les domestiquer pendant sa tendre âge jusqu'au ce que le cerveau retienne. C'est un peu bête ça. Mais ma théorie n'est pas trop scientifique :)
Merci de prendre le temps de tout m'expliquer.
Bises pour toi et ta Mob.
@herbert: alors j'ai confiance dans ton expertise.
S'il faut la mémoire j'suis capable de comprendre et accepter.
Quant aux moyens pour y arriver je reste un peu méfiante. Ils existent des méthodes comme l'association des mots et d'idées qu'on pourrait bien appliquer même à l'école primaire et que pourraient peut-être s'avérer plus efficaces et moins stressantes pour les petits.
Je t'embrasse.
Azul...Mob' c'est moi: l'institutrice en retraite...
Voilà mon avis :
Je crois que Gwen a bien expliqué ce qu'était la mémoire qu'on appelle aussi "cognitive" , celle qui sert à apprendre, à retenir. Elle est parfois "sélective", c'est pourquoi tu ne retiens que ce qui t'intéresse vraiment sur le long terme.
Apprendre "par coeur", cela paraît stupide en effet, surtout si l'on ne connait pas le sens des mots !
C'est souvent le cas quand on apprend une chanson en langue étrangère par exemple.
L'objectif pédagogique de cet apprentissage "par coeur" est d'exercer la "mécanique" de la mémoire ( idem pour les tables de multiplication) soit parce que cela développe la mémoire "visuelle" ( écriture) ou "auditive" ( langage parlé).
La fable de la Fontaine, ce sont les 2 à la fois.
Ceci dit, en tant que pédagogue, j'ai toujours préféré travailler la mécanique de la mémoire avec des exercices type : retenir des "formules magiques",des mots d'une autre langue, apprendre des listes dans un certain ordre...sous forme de jeux, évidemment, pour motiver les enfants et ça marche bien, en général.
J'aime trop la poésie pour en faire un carcan, une contrainte...on s'étonne après que la plupart des adultes s'en éloignent !
La poésie, ça se lit à haute voix, ça s'écoute, et si l'on doit l'apprendre, alors, il faudra que ce soit par petites bribes, en revenant bien sur le sens des mots... et sur les sonorités, pour savourer la musique des mots....
je ne sais pas l'âge de ton fils...mais "le lièvre et la tortue" peut s'apprendre strophes par strophes..chaque enfant à son rythme, sur plusieurs semaines.
Car "rien de sert de courir, il faut partir à point", n'est-ce pas ?
De même en pédagogie, chaque enfant a son rythme et l'important est de le respecter!
Cet enseignant n'aura pas retenu le sens de la fable ! dommage pour lui !!!
Quant au chantage sur la classe de neige, je trouve ça scandaleux !
Car la "punition " n'a pas de lien avec la cause !
S'il veut absolument mettre un "si vous ne faites pas ça...vous serez..." c'est qu'il manque d'autorité naturelle !
Et s'il lui faut une "punition" qu'elle soit en rapport avec le sujet : exemple : "si vous ne l'avez pas appris, vous devrez la copier plusieurs fois" ça a un sens car en écrivant , on apprend, donc on résout le problème et la fable est sue.
MAIS le rapport entre la fable et la classe de neige..??? d'autant que ceux qui ont besoin le plus de classe de neige sont souvent les enfants qui ont du mal à apprendre..mais ça c'est une autre histoire et ce serait trop long à développer..
Voilà mon avis, lié à mon expérience pédagogique..
Maintenant , si ton fils souffre à apprendre par coeur la fable, ne t'inquiète pas trop...il oubliera ses tracas dès qu'il partira en classe de neige !!!
Et pardon d'avoir été si longue !
La pédagogie me passionne toujours!
je t'embrasse et aussi ton fils.
Salut Mob!
Bienvenue ici.
Ce matin je suis heureuse de te lire, et j'ai le fait avec beaucoup d'attention.
C'est vraiment gentil que tu prennes le temps de faire ton analyse.
La pédagogie c'est passionante, selon je vois!
L'application de ces techniques que tu exposes, pour faire possible la mémorisation d'un texte, devrait être considéré plus fréquemmente dans les écoles.
Tout ce que tu as dit, et que vient à compléter l'explication de mon ami Gwendal, m'a été d'une grande utilité.
Merci à vous deux!
Bisouxxx
Tu vois Azul, c’est un des nombreux avantages de la cybercommunauté. Si tu as besoin d’une connaissance ou d’une information, tu trouveras toujours quelqu’un pour te donner la main !
Maintenant il faut que tu saches une chose, mais tu n’as pas besoin de le dire à ton fils pour l’instant. En France, on est très fier de Monsieur de la Fontaine, car c’est une partie de notre histoire culturelle. Mais il faut savoir que ce n’était qu’un copieur ! La plupart de ses fables son inspirées d’Esope, un grec en 600 BJC… Si tu veux tu peux regarder ce site : http://www.ebooksgratuits.com/html/esope_fables_1.html
Mon sprit enquêteur n'as pas pu s'empêcher d'y aller pour voir.
C'est vrai, surtout la fable de Le corbeau et le renard :"Maître corbeau sur un arbre perché..." dont de la Fontaine utilise presque les mêmes mots que Ésope.
Étrange coïncidence.
Ça me laisse comme apprentisage que dans cette terre tout est déjà dit et rien et du nouveau :)
Si j'ai pu être un peu utile en parlant d'un sujet qui m'intéresse..c'est très bien.
Je voudrais rajouter quelque chose à propos des "punitions".
C'est un mot que je n'employais jamais dans mes classes car ça n'a pas de sens dans l'apprentissage.
Lorsqu'on est "apprenti", en formation de quoi que ce soit
( comme à l'école), on a le droit de se tromper, de ne pas savoir, de ne pas pouvoir.
"C'est en faisant des erreurs qu'on apprend" est une phrase bien connue de certains pédagogues.
Car si l'on ne fait pas d'erreurs, c'est qu'on "sait" déjà :
donc ,pas utile d'apprendre ce qu'on sait déjà !
Acceptons donc l'erreur ou l'incapacité à comprendre.
Et un bon pédagogue doit aussi savoir que si l'enfant ne parvient pas à apprendre, c'est que la méthode peut-être, ne convient pas.
Le prof doit alors chercher et essayer d'autres méthodes.
Si au bout d'un certain temps, il ne parvient pas à faire apprendre, alors, il doit faire appel à d'autres spécialistes ( psy, motricien, orthophniste...)
On n'est pas en situation de "punition" qui est réservé à ceux qui désobéissent à une loi ( et encore..!)
En pédagogie, on doit faire de la "remédiation"...chercher un remède...une solution pour aider l'enfant à comprendre, à apprendre..
C'est pour cela qu'il est important de ne pas faire du "chantage" ( si tu ne fais pas ça, tu n'auras pas ça...)
Un enfant a un sens inné de la justice.
Si la remédiation est adaptée à son problème, il fait le lien et comprend que c'est juste.
Si c'est du "chantage", il ne fait pas le lien entre son problème et la réponse à son problème.
Il se sent en échec et ne sait pas pourquoi.
Dans tous les cas,il faut donner du SENS à ce qu'on lui propose.
C'est pourquoi,il faut bannir ces méthodes, comme celle des punitions collectives qui sont d'une grande injustice et qui amènent à la délation ou à la révolte.
Dans tous les cas, une perte totale de confiance envers les adultes !!!
Bon,j'arrête là sinon je vais faire un traité complet !!!
PARDON d'occuper aussi longuement ton espace !!
à bientôt
Mob'
Je crois que je ne dois pas faire les bonnes manips lorsque je laisse un commentaire sur ton blog. J
Je t'avais laissé en long commentaire sur ce sujet qui s'est envolé.
Mais, j'étais entièrement d'accord avec ce que disait Gwendal.
Je suis également d'accord lorsqu'il dit que lorsqu'il sera capable de mémoriser, viendra l'analyse. Et combien de personnes justement n'ont pas franchi le cap de l'analyse et restent dans le basique du je suis, j'ai, je fais.
Ces mêmes personnes avec lesquelles on s'ennuie à mourir parcequ'elles font simplement du bavardage sans se poser de questions.
Je t'embrasse
Allô Joëlle!
Je te remercie beaucoup.
Je ne savais pas cette histoire de la mémoire reliée à l'analyse.
Comment vont tes démarches vers le carnaval de Venice?
Je t'embrasse.
Au fait je vous remercie à vous tous mes amis, pour toutes ces explications, qui ont été de très grande utilité :)
Enregistrer un commentaire