
Je suis une mère monoparentale.
Si bien le fait est assez assumé par moi, des fois il s’avère difficile pour la relation mère-enfant de trouver l’équilibre et la bonne façon de communiquer.
Quant j’ai eut raconté à mes amies, elles m’ont dit : ce que tu as appliqué, sans le savoir, c’est la technique de la tertiairisation. Voire : déposer dans quelqu’un (ou quelque chose dans mon cas : la caméra), le rôle d’un tiers dans la famille.
Ce que je vous raconterai, pourra peut-être vous aider dans de « cas difficiles ».
Vous vous souvenez de la
fable de monsieur de la Fontaine? Le jour avant, mon fils a fait une crise en rentrant à la maison. Je sais : l’angoisse, la pression, la frustration, la rage ressentis face à une situation de stress à l’école. Mais moi, je suis toujours un être-humain, et ce n’est pas bien agréable non-plus de devoir supporter des cris. Je ne suis pas du genre à réagir en criant - ce qu’éventuellement- un enfant en rage peut nous conduire à faire. La violence c’est contagieuse! Alors parmi mes qualités, il y a la patience et la vision en perspective des choses qui se passent. Quoi faire? Je respire, je ne dis un mot, et j’allume ma caméra vidéo, presque instinctivement, dans un geste de dernier recours. C’est impossible de faire raisonner à un enfant en plaine rage. Ça je vous l’assure.
J’ai enregistré toute la scène, et quand le démon se fut assez calmé pour laisser le sol, j’arrête l’enregistrement et je le passe en m’assurant qu’il l’écoute. Quand il s’est vu comme ça il a pu se regarder d’un autre angle, dis-je. Sa voix revient au ton normal de tous les jours, il trouve ça rigolo, même il s’étonne, il se questionne, je le vois dans ses yeux : "c’est moi celui-là, le protagoniste de la scène?"
Maintenant le dialogue s’installe. Je veux savoir pour quoi il se sent comme ça. Il me raconte l’affaire de la fable et la sortie mise au conditionnel. Sa voix toute base, grave, il range ses choses disséminées par le sol un instant plus tôt. Je l’écoute. Il s’exprime très bien. Il ressent de la colère face à l’injustice. Il comprend, il accepte que ça puisse se passer dans la vie, même si c’est blessant. Et on continue notre dialogue. La paix..., on se retrouve l’un et l’autre. Je suis fière de lui.